Les
sommes astronomiques dépensées pour lutter contre les émissions de CO2
seraient-elles inutiles ? Nous sommes victimes d’une mystification, dit
Gerondeau.Les glaciers fondent, la Terre se réchauffe,
le climat change, la planète court à la catastrophe et il est urgent
d’agir en luttant massivement contre les émissions de CO2, responsables
du désormais célèbre effet de serre. « Cette catastrophe annoncée est
devenue une vérité universelle admise par tous les dirigeants de la
planète », s’étonne Christian Gerondeau.
Pour ce
polytechnicien attaché à sa formation d’ingénieur et qui se définit
avant tout comme un esprit rationnel, regardant les chiffres avant de
se prononcer, ces prévisions alarmistes relèvent d’une mystification
planétaire, d’une intoxication à l’échelle mondiale. Il démonte dans
son dernier livre, CO2, un mythe planétaire, en librairie depuis le 25
février, toutes les affirmations sur les dangers que courrait la
planète.
Premier constat, le gaz carbonique, provenant pour
l’essentiel de la combustion du pétrole, du gaz naturel et du charbon,
représente la grande majorité des gaz à effet de serre d’origine
humaine. Sa masse dans l’atmosphère atteignait 2 000 milliards de
tonnes il y a deux siècles, quantité stable durant des millénaires.
Depuis que les hommes exploitent les énergies fossiles, les émissions
de gaz carbonique, qui ne cessent de croître, jusqu’à atteindre 30
milliards de tonnes par an. La durée de vie du gaz carbonique dans
l’atmosphère étant d’environ deux siècles, son stock autour de la
planète atteint aujourd’hui 2 800 milliards de tonnes.
Les
réserves de pétrole de gaz naturel et de charbon présentes dans
le sol représentent une centaine d’années de production au rythme
actuel et leur utilisation engendrera le rejet de 4 000 milliards de
tonnes de gaz carbonique, auxquels il faut ajouter 500 milliards de
tonnes d’origine non énergétique, provenant entre autres de la
déforestation et des activités d’élevage. La moitié des gaz rejetés
étant absorbés par la nature et notamment par les océans, le stock de
gaz carbonique présent dans l’atmosphère devrait atteindre 5 000
milliards de tonnes à la fin du XXIe siècle.
« Peut-on
raisonnablement imaginer enrayer ce phénomène ? s’interroge Christian
Gerondeau. Non », répond-il très nettement. Ces énergies jouent un rôle
tellement fondamental pour l’économie du monde qu’il n’est pas possible
de s’en passer. « Lorsque l’on sait que la population du tiers-monde va
encore s’accroître, que la majorité de l’humanité se débat aujourd’hui
dans la pauvreté sinon la misère, et que plus d’un milliard et demi
d’habitants n’ont tout simplement pas accès à l’électricité, il faut
être inconscient pour demander aux pays émergents de réduire encore
leurs émissions, c’est-à-dire en fait leur consommation d’énergie, avec
ce que cela supposerait comme conséquences dramatiques pour leurs
habitants, écrit Gerondeau. C’est évidemment le contraire qui va se
passer ».
Le développement économique de la Chine repose sur la
construction effrénée de centrales électriques fonctionnant au charbon
(une par semaine) et la création d’un réseau autoroutier qui surpassera
d’ici peu celui des États-Unis (50 000 kilomètres en vingt ans, 5 000
nouveaux kilomètres chaque année). Les Indiens suivent la même voie.
Les efforts des pays industrialisés pour réduire leurs émissions de CO2
ne servent à rien, avance l’auteur : « le pétrole, le gaz naturel ou le
charbon que ne consommeront pas les pays développés le seront par le
reste du monde. Pour l’Inde, la Chine et le tiers-monde en général, il
ne s’agit pas d’une question de mode de vie mais de vie ou de mort de
leurs habitants ». Au début de l’année, la Chine a indiqué avoir décidé
d’augmenter sa production de charbon de 30 % d’ici à 2015 pour faire
face à ses besoins. Ce qui représentera le rejet de 1,6 milliard de
tonnes de CO2 chaque année, soit près de deux fois plus que l’ensemble
des réductions d’émission que l’Europe s’est fixé comme objectif pour
2020 !
Conclusion sans concession de Gerondeau : toutes les
mesures prises pour lutter contre l’effet de serre (pêle-mêle
l’isolation des logements, la taxation des carburants, les éoliennes,
les panneaux solaires, les mesures du Grenelle de l’environnement, le
protocole de Kyoto, les taxes carbone, les ampoules basse consommation)
ne servent à rien !
La situation est-elle pour autant
désespérée ? Pas du tout, à en croire l’auteur, pour qui le
réchauffement de la planète qui résulterait des rejets de CO2 relève
encore de la mystification. Les prévisions « apocalyptiques » de
l’évolution du climat ne nous donnent que deux informations : le niveau
de la mer devrait s’élever d’une trentaine de centimètres pendant le
siècle à venir alors que les températures augmenteraient de 2 à 3 °C. «
On nous prédit que des pays seront rayés de la carte, que des centaines
de millions de “réfugiés climatiques” gagneront les pays développés,
que nous subirons famines, sécheresses, inondations, cyclones, chutes
de récoltes, vagues de chaleur… De qui se moque-t-on ? », demande
Gerondeau.
Selon le CNRS, une élévation d’un mètre du niveau de
la mer fait reculer le rivage de 100 mètres. Pour 30 centimètres, le
recul serait de 30 mètres… en un siècle ! Qui peut croire que la hausse
éventuelle du niveau de la mer de 3 centimètres par décennie puisse
entraîner les catastrophes décrites ? « Nous sommes face à une
manipulation planétaire de l’opinion », dénonce Gerondeau.
Surtout,
l’auteur avance les travaux de scientifiques réfutant les thèses
officielles sur le réchauffement, qui estiment que « c’est la nature et
non l’activité humaine qui détermine le climat ». De nombreux
indicateurs nous montrent que la période aux alentours de l’an mil
était beaucoup plus chaude que l’époque actuelle, ce qui explique que
les Vikings aient cultivé des céréales et élevé du bétail au Groenland.
Pour ces scientifiques, ce seraient les variations de l’activité
solaire, bien plus que celles des gaz à effet de serre, qui seraient
responsables des changements climatiques. D’ailleurs, la courbe
d’évolution de la température moyenne du globe depuis cent cinquante
ans ne suit pas celle de la concentration de gaz carbonique dans
l’atmosphère. Les variations de température sont chaotiques. Des
périodes de stabilisation, de baisse et de hausse se succèdent. Entre
1945 et 1978 par exemple, la température terrestre baisse légèrement,
sans que l’on puisse l’expliquer. Depuis 2000 au contraire, elle est
parfaitement stable, alors que les tonnes de gaz carbonique
supplémentaires qui s’accumulent dans l’atmosphère devraient, à en
croire les experts, provoquer mécaniquement une élévation des
températures. De surcroît, insiste Gerondeau, les variations sont très
faibles : moins d’un degré en un siècle et demi, c’est-à-dire bien
moins qu’à d’autres époques.
Des milliards d’euros pourraient être épargnés
Il n’y a donc pas de lien visible entre le gaz carbonique présent dans
l’atmosphère et les fluctuations de température du globe. « Il y a
douze mille ans, la Manche n’existait pas, rappelle Gerondeau. La
Grande-Bretagne et la France étaient réunies par un isthme. […] Quel
incroyable bouleversement, auquel l’homme était évidemment étranger,
dût-il se produire il y a douze mille ans pour que la glace qui
recouvrait alors la moitié nord de l’Europe et de l’Amérique fonde, et
que le niveau des mers s’élève de cent mètres en quelques siècles ?
Notre réchauffement est à côté une aimable plaisanterie. Au plus fort
du dernier âge polaire, la calotte glaciaire ne recouvrait-elle pas 28
millions de kilomètres carrés, soit quatorze fois la superficie du
Groenland actuel ? »
« Quand les États auront compris qu’il est
vain de chercher à réduire leurs émissions de gaz carbonique pour
“sauver la planète”, ils pourront réaliser des économies considérables
», conclut l’auteur. Ce sera la fin des subventions, détaxes,
réductions d’impôts, dotations aux entreprises publiques et projets de
toute nature qui sont aujourd’hui justifiés par la lutte contre les
émissions de CO2. En France, c’est par milliards que les euros
pourraient être épargnés. Ce qui est loin d’être négligeable en temps
de crise. Gerondeau en est persuadé : avec le recul, la psychose qui
prévaut en ce début de XXIe siècle autour du changement climatique – ce
qu’il considère comme un des plus grands mythes planétaires –
apparaîtra comme l’une des plus difficiles à comprendre de l’histoire
de l’humanité.
CO2, un mythe planétaire, de Christian Gerondeau, Éditions du Toucan, 270 pages, 17,90 euros.