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Actualités - Société

Réchauffement climatique. Vérité et mensonges

Environnement. La thèse iconoclaste du dernier livre de Christian Gerondeau.

Josée Pochat, le 26-02-2009
SIPA
Les sommes astronomiques dépensées pour lutter contre les émissions de CO2 seraient-elles inutiles ? Nous sommes victimes d’une mystification, dit Gerondeau.

Les glaciers fondent, la Terre se réchauffe, le climat change, la planète court à la catastrophe et il est urgent d’agir en luttant massivement contre les émissions de CO2, responsables du désormais célèbre effet de serre. « Cette catastrophe annoncée est devenue une vérité universelle admise par tous les dirigeants de la planète », s’étonne Christian Gerondeau.

Pour ce polytechnicien attaché à sa formation d’ingénieur et qui se définit avant tout comme un esprit rationnel, regardant les chiffres avant de se prononcer, ces prévisions alarmistes relèvent d’une mystification planétaire, d’une intoxication à l’échelle mondiale. Il démonte dans son dernier livre, CO2, un mythe planétaire, en librairie depuis le 25 février, toutes les affirmations sur les dangers que courrait la planète.

Premier constat, le gaz carbonique, provenant pour l’essentiel de la combustion du pétrole, du gaz naturel et du charbon, représente la grande majorité des gaz à effet de serre d’origine humaine. Sa masse dans l’atmosphère atteignait 2 000 milliards de tonnes il y a deux siècles, quantité stable durant des millénaires. Depuis que les hommes exploitent les énergies fossiles, les émissions de gaz carbonique, qui ne cessent de croître, jusqu’à atteindre 30 milliards de tonnes par an. La durée de vie du gaz carbonique dans l’atmosphère étant d’environ deux siècles, son stock autour de la planète atteint aujour­d’hui 2 800 milliards de tonnes.


Les réserves de pétrole de gaz naturel et de charbon présentes dans le  sol représentent une centaine d’années de production au rythme actuel et leur utilisation engendrera le rejet de 4 000 milliards de tonnes de gaz car­bonique, auxquels il faut ajouter 500 milliards de tonnes d’origine non énergétique, provenant entre autres de la déforestation et des activités d’élevage. La moitié des gaz rejetés étant absorbés par la nature et notamment par les océans, le stock de gaz carbonique présent dans l’atmo­sphère devrait atteindre 5 000 milliards de tonnes à la fin du XXIe siècle.

« Peut-on raisonnablement imaginer enrayer ce phénomène ? s’interroge Christian Gerondeau. Non », répond-il très nettement. Ces énergies jouent un rôle tellement fondamental pour l’économie du monde qu’il n’est pas possible de s’en passer. « Lorsque l’on sait que la population du tiers-monde va encore s’accroître, que la majorité de l’humanité se débat aujourd’hui dans la pauvreté sinon la misère, et que plus d’un milliard et demi d’habitants n’ont tout simplement pas accès à l’électri­cité, il faut être inconscient pour de­mander aux pays émergents de ré­duire encore leurs émissions, c’est-à-dire en fait leur consommation d’énergie, avec ce que cela supposerait comme conséquences dramatiques pour leurs habitants, écrit Gerondeau. C’est évidemment le con­traire qui va se passer ».

Le développement économique de la Chine repose sur la construction effrénée de centrales électriques fonctionnant au charbon (une par semaine) et la création d’un réseau autoroutier qui surpassera d’ici peu celui des États-Unis (50 000 kilomètres en vingt ans, 5 000 nouveaux kilomètres chaque année). Les Indiens suivent la même voie. Les efforts des pays industrialisés pour réduire leurs émissions de CO2 ne servent à rien, avance l’auteur : « le pétrole, le gaz naturel ou le charbon que ne consommeront pas les pays développés le seront par le reste du monde. Pour l’Inde, la Chine et le tiers-monde en général, il ne s’agit pas d’une question de mode de vie mais de vie ou de mort de leurs habitants ». Au début de l’année, la Chine a indiqué avoir décidé d’augmenter sa production de charbon de 30 % d’ici à 2015 pour faire face à ses besoins. Ce qui représentera le rejet de 1,6 mil­liard de tonnes de CO2 chaque année, soit près de deux fois plus que l’ensemble des réductions d’émission que l’Europe s’est fixé comme objectif pour 2020 !

Conclusion sans concession de Gerondeau : toutes les mesures prises pour lutter contre l’effet de serre (pêle-mêle l’isolation des logements, la taxation des carburants, les éoliennes, les panneaux solaires, les mesures du Grenelle de l’environnement, le protocole de Kyoto, les taxes carbone, les ampoules basse consommation) ne servent à rien !

La situation est-elle pour autant désespérée ? Pas du tout, à en croire l’auteur, pour qui le réchauffement de la planète qui résulterait des rejets de CO2 relève encore de la mystification. Les prévisions « apocalyptiques » de l’évolution du climat ne nous donnent que deux informations : le niveau de la mer devrait s’élever d’une trentaine de centimètres pendant le siècle à venir alors que les températures augmenteraient de 2 à 3 °C. « On nous prédit que des pays seront rayés de la carte, que des centaines de millions de “réfugiés climatiques” gagneront les pays développés, que nous subirons famines, sécheresses, inondations, cyclones, chutes de récoltes, vagues de chaleur… De qui se moque-t-on ? », demande Gerondeau.

Selon le CNRS, une élévation d’un mètre du niveau de la mer fait reculer le rivage de 100 mètres. Pour 30 centimètres, le recul serait de 30 mètres… en un siècle ! Qui peut croire que la hausse éventuelle du niveau de la mer de 3 centimètres par décennie puisse entraîner les ca­tas­trophes décrites ? « Nous sommes face à une mani­pulation planétaire de l’opinion », dénonce Gerondeau.

Surtout, l’auteur avance les travaux de scientifiques réfutant les thèses officielles sur le réchauffement, qui estiment que « c’est la nature et non l’activité humaine qui détermine le climat ». De nom­breux indicateurs nous montrent que la période aux alentours de l’an mil était beaucoup plus chaude que l’époque actuelle, ce qui explique que les Vikings aient cultivé des céréales et élevé du bétail au Groenland. Pour ces scientifiques, ce seraient les variations de l’activité solaire, bien plus que celles des gaz à effet de serre, qui seraient responsables des changements climatiques. D’ailleurs, la courbe d’évolution de la température moyenne du globe depuis cent cinquante ans ne suit pas celle de la concentration de gaz carbonique dans l’atmosphère. Les variations de température sont chaotiques. Des périodes de stabilisation, de baisse et de hausse se succèdent. Entre 1945 et 1978 par exemple, la température terrestre baisse légèrement, sans que l’on puisse l’expliquer. Depuis 2000 au con­traire, elle est parfaitement stable, alors que les tonnes de gaz carbonique supplémentaires qui s’accumulent dans l’atmosphère devraient, à en croire les experts, provoquer mécaniquement une élévation des températures. De surcroît, insiste Gerondeau, les variations sont très faibles : moins d’un degré en un siècle et demi, c’est-à-dire bien moins qu’à d’autres époques.

Des milliards d’euros pourraient être épargnés

Il n’y a donc pas de lien visible entre le gaz carbonique présent dans l’atmosphère et les fluctuations de température du globe. « Il y a douze mille ans, la Manche n’existait pas, rappelle Gerondeau. La Grande-Bretagne et la France étaient réunies par un isthme. […] Quel incroyable bouleversement, auquel l’homme était évidemment étranger, dût-il se produire il y a douze mille ans pour que la glace qui recouvrait alors la moitié nord de l’Europe et de l’Amérique fonde, et que le niveau des mers s’élève de cent mètres en quelques siècles ? Notre réchauffement est à côté une aimable plaisanterie. Au plus fort du dernier âge polaire, la calotte gla­ciaire ne recouvrait-elle pas 28 millions de kilomètres carrés, soit quatorze fois la superficie du Groenland actuel ? »

« Quand les États auront compris qu’il est vain de chercher à réduire leurs émissions de gaz carbonique pour “sauver la planète”, ils pourront réaliser des économies considérables », conclut l’auteur. Ce sera la fin des subventions, détaxes, réductions d’impôts, dotations aux entreprises publiques et projets de toute nature qui sont aujourd’hui justifiés par la lutte contre les émissions de CO2. En France, c’est par milliards que les euros pourraient être épargnés. Ce qui est loin d’être négligeable en temps de crise. Gerondeau en est persuadé : avec le recul, la psychose qui prévaut en ce début de XXIe siècle autour du changement climatique – ce qu’il con­sidère comme un des plus grands my­thes planétaires – apparaîtra comme l’une des plus difficiles à comprendre de l’histoire de l’humanité.

CO2, un mythe planétaire, de Christian Gerondeau, Éditions du Toucan, 270 pages, 17,90 euros.