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GÉRARD CHAUDOT

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Né à Paris le 23 mai 1932, ses parents étaient originaires de Pesmes, en Franche-Comté (département de La Haute Saône). Gérard Chaudot a passé son enfance dans le quartier St-Sulpice, près de St Germain-des-Près et a fait ses études secondaires au Collège Technique Dorian près de la Place de la Nation.

Préparant au début un CAP, un professeur a remarqué qu’il avait les capacités intellectuelles pour suivre un enseignement plus long, il l’a donc fait muter en section « Technique », ce qui l’a conduit à préparer l’Ecole Nationale d’Ingénieurs des Arts et Métiers avec Catillon, Chieyssal et Géry, ses futurs « cops » de la Strass des Parisiens de KIN à Aix-en-Provence (promo 1952-1956). C’est avec ses trois camarades du Collège Dorian qu’il a fait l’ascension de La Sainte-Victoire par le « Tracé Noir », le plus difficile des trois, il était alors le Premier de Cordée ! Il a par la suite toujours été amateur de montagne ; il a continué, avec son épouse, à y faire des randonnées en toutes saisons. Il épouse Christiane Oudin le 22 mai 1958, Christiane étant aussi originaire de Franche-Comté; ne dit-on pas « qu’il faut se marier dans son village » !

Après avoir obtenu son deuxième Diplôme d’Ingénieur de L’Ecole Supérieure du Pétrole de Rueil-Malmaison, il fit toute sa carrière dans le pétrole en commençant par le forage en Région Parisienne, puis en Aquitaine, au Texas et surtout au Sahara et quelques missions en Amérique du Sud. Il était alors employé par la société texane « El Paso » Il fut par la suite ingénieur conseil de plusieurs sociétés pétrolières dont la plus importante du monde : ESSO. Il a déposé plusieurs brevets dont celui qui améliorait la longévité des tricônes de forage grâce à un renforcement réalisé en carbure de tungstène, procédé qui est toujours utilisé par tous les fabricants de cet outil. Un de ces brevets qui fut déposé conjointement avec Jean Chaix a été vendu à la société Géostock, spécialisée dans le stockage sous–terrain du gaz.

Gérard et Christiane ont eu trois enfants : un garçon, deux filles, et six petits-enfants. Le métier de Gérard Chaudot, surtout lorsqu’il était au Sahara ou à l’étranger, ne lui permettait pas de vivre beaucoup en famille et c’est à Christiane qu’a incombé le principal de la charge des enfants. Il faut rappeler qu’à l’époque la mode n’était pas aux « papas poussette » comme aujourd’hui. Gérard Chaudot fut néanmoins un très bon père et grand-père adoré de ses enfants et petits-enfants,

A propos de « ses recherches », depuis plus de trente ans il s’est passionné pour un sujet qui n’avait rien à voir avec sa profession : l’origine du Monde. Un jour, sur une barge de forage, près des côtes du Brésil, il se leva précipitamment de sa chaise en affirmant : « Le temps n’existe pas ». Ceux qui étaient présents se demandèrent ce qui arrivait à l’Ingénieur. En fait Gérard Chaudot venait de réaliser que le déroulement du temps ne peut exister que lorsqu’il y a une succession d’événements. Si rien ne se passe, le « temps » n’existe pas, ce qui était le cas avant la création de l’Univers. Bien plus tard il a découvert un petit livre extrait de l’œuvre de saint Augustin intitulé : « La Création du Monde et le temps » qui développait la même idée. Donc au début du 5ème siècle, saint Augustin avait émis la même idée. Dès lors Gérard Chaudot s’est passionné pour la philosophie augustinienne (Saint Augustin fut aussi un grand philosophe). Un physicien, professeur à la Faculté de Besançon ami de Gérard Chaudot a dit de lui : « Gérard était un chercheur, un découvreur exemplaire et honnête ». Ses recherches : Depuis plus de trente ans Gérard Chaudot réfléchissait à l’origine de l’Univers, il n’adhérait pas à l’hypothèse du « Big Bang » Sa thèse a été présentée à des éditeurs début 2015 avec schémas réalisés manuellement (Il n’a jamais utilisé d’ordinateur pour dessiner), elle ne pouvait être imprimée qu’à compte d’auteur étant donnée qu’elle n’aurait pu intéresser que très peu de spécialistes. Il a cependant été contacté par plusieurs scientifiques dont certains lui ont rendu visite, avec d’autres il a pu échanger des idées par téléphone. Il est évident que sa théorie élaborée en plusieurs décennies est inaccessible au béotien rédacteur de ce texte. Peut-être qu’un jour on découvrira que son intuition et ses réflexions étaient conformes à une nouvelle théorie de l’origine de l’Univers ? Il est à noter qu’il n’a jamais exclu la transcendance de ses réflexions, ce qui ne l’empêchait pas de raisonner en scientifique.

Gérard Chaudot est décédé dans sa quatre-vingt cinquième année, le 25 novembre 2016 à l’Hôpital de Gray, près de son domicile de Charcenne, il y avait été admis trois mois auparavant. Ci-dessous ce que ses petits-enfants ont dit de leur Grand-père lors de ses obsèques : « Gérard était un honnête homme et une bonne personne. Il était passionné par ses recherches. Il était d’une grande originalité et il avait un humour décapant. C’était un aventurier qui aimait les choses simples : le désert du Sahara, sa famille, ses amis, son verger, son potager, ses longues balades dans la campagne ». A son décès, il a aussi été rappelé : « Qu’il possédait une intelligence hors du commun, mais qu’il avait gardé la fraîcheur de l’enfance ; d’une humilité foncière, il se voulait un homme libre, les honneurs ne l’intéressaient pas ».

Daniel Ferrand