Cher Domino, Domino, Domino, le printemps chante en toi Dominique Le soleil s'est fait beau, t'as le cœur comme une boite à musique Ainsi chantait André Claveau dès 1950.
Nous nous sommes connus en 1947 et jusqu'en 1956 nous avons partagé les mêmes bancs d'école. D'abord ce fut l'ENP de Voiron où le Directeur Mr Gaillard dit "le Jymmy" faisait régner une discipline de fer. Nous avons fait ensemble, le dimanche, de nombreuses balades pédestres, en rang par trois, et encadrés par un "pion" dans la campagne environnante: Paviot, la Patinière, Coublevie.. A KIN tu faisais partie de la "strass" des Voironnais et nos balades, avec Jacques Delubac, débouchaient toujours sur le cours Mirabeau. Tu étais avec moi ainsi que notre camarade Jérôme Di Bernardo dans le groupe qui avait choisi l'Italien comme langue étrangère enseignée par Madame Darbaud.
La vie professionnelle nous a séparés. Tu entames une migration depuis Valence où tu rencontres Claude, qui te mène à Paris où tu te maries, puis un crochet par la Normandie, où arrive ton fils Christophe et te voici dans "le Nord" à travailler aux ANF (Ateliers de construction du Nord de la France) qui construisaient du matériel ferroviaire et des camions de mines. Cette activité t'a permis de connaître la Russie, l'Algérie, l'Iran et tant d'autres pays. Nous avions le bonheur de nous revoir aux réunions de promo car vous étiez, ton épouse Claude et toi, les plus fidèles d'entre nous. Cette assiduité vous a valu le prix de la fidélité décerné à Aix en 2002.
Le décès brutal de Claude en 2004 en Ardèche au cours d'un repas des anciens ENP, t'a profondément marqué. Christophe ton fils et Christine ta belle fille t'ont alors beaucoup aidé pour supporter cette épreuve. Puis ce fut la maladie pendant dix longues années avec la dégradation progressive et continue que tu as dû supporter. Bien que tu sois déjà diminué tu es resté très attaché à la promo et tu es venu à la réunion de Sausset les Pins accompagné de Christine en 2006. Pendant cette longue période, très entouré par tes enfants, tu as subi ce que tu redoutais: être privé de tes repères, de ta lucidité et de beaucoup de tes facultés. Tu es parti comme tu le souhaitais dans ton uniforme de Gadz'Arts. Tu as dorénavant retrouvé la sérénité.
Jusqu'au bout les souvenirs de Voiron et des Arts t'ont animé. Lors de ma visite du vendredi 11 novembre dernier, quatre jours avant ta disparition, j'ai évoqué quelques moments "d'écoles" communs et j'ai eu l'immense joie de te voir alors sourire. Notre école nous a marqués tout au long de notre vie pour tisser tous ces liens profonds de fraternité. Guy Serre (avec le concours de René Dompnier et Maurice Queille)
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