CHARLES VERNIN | ||
Tout au long des 4 années passées avec lui aux A&M, nous avons eu tout loisir de connaître et d’apprécier en Charles le camarade serviable, fiable, et toujours disponible.
A la retraite, une fois les années accaparées par la famille et la profession passées, nous avons retrouvé l’homme Charles fidèle au jeune homme dont nous gardions le souvenir : calme, réfléchi, ouvert au dialogue, pertinent et actif sous un air de fausse lenteur. En introduction à ses conférences sur la climatologie, Charles aimait souligner qu’il ne cherchait pas à convaincre son auditoire, mais que son but était de présenter des faits et d’ouvrir des pistes de réflexion à qui saurait s’affranchir d’a priori dogmatique. Car Charles aimait se référer au concept d’« honnête homme » , que Philippe Ariès définit comme « non pas un intellectuel professionnel, mais un esprit curieux, cultivé, de goût sûr». Charles a été cet « honnête homme ». La climatologie lui aura fourni l’occasion de dénoncer les raccourcis trop simplificateurs, les slogans trop réducteurs au service d’idéologies manipulatrices d’opinions publiques trop vite conditionnées, parfois trop vite mobilisées. Fidèle à sa personnalité de sérieux et d’approfondissement, le travail remarquable de Charles sur la climatologie aura occupé les deux dernières décennies de sa vie. Moins connue peut-être, la démarche spirituelle de Charles procédait elle aussi de la réflexion, complétée par la méditation. Il aimait Teilhard de Chardin dont il avait abordé les uvres avec la même approche sérieuse que celle qu’il accordait à toute chose. Teilhard de Chardin, « cet inlassable chercheur épris d'absolu et de perfection, en quête permanente de l'Esprit et de la présence de Dieu », incarnait aux yeux de Charles, un idéal d’achèvement vers lequel il voulait tendre, une aspiration à contribuer à la noosphère et à s’y fondre. Ces dernières années, les épreuves se sont multipliées pour Charles qui les a affrontées avec courage et lucidité, organisant avec précision les ripostes matérielles aux tristes fatalités qu’il savait regarder en face. Les Aixoises et les Aixois de notre promotion ont été très présents tout au long des dures épreuves auxquelles Charles a été confronté. Qu’ils en soient solennellement remerciés. A l’aune de notre peine, nous mesurons la douleur et le désarroi de Mamie, d’Anne, de Dominique et de leurs familles. Nous les embrassons fraternellement.
Poème du Père Didier Rimaud (que Odette Grac nous a fait découvrir) : Ami, nous te disons à Dieu ! Pour la promo, |